Festival Pharenheit : danser aux couleurs de l’été
LH Océanes : Tout d’abord, comment le CCN Le Havre Normandie a-t-il vécu les derniers confinements ?
Emmanuelle Vo-Dinh : Après la sidération et le flottement du premier confinement, où nous avons dû attendre les protocoles sanitaires pour pouvoir faire travailler les danseurs ensemble, les dernières restrictions d’ouverture au public ne nous ont pas empêchés de créer ni de répéter, dans le respect le plus scrupuleux possible des directives sanitaires. Aucun cas de Covid-19 n’a été enregistré au CCN. Les répétitions ont été maintenues et nos studios ont été en activité tout le temps. Notre seul souci est que, maintenant que les lieux de spectacle ont ouvert leurs portes, de nombreuses créations sont en concurrence pour être programmées, notamment durant les festivals organisés en juin en France.
LH Océanes : Est-ce que décaler Pharenheit à l’été, pour raisons sanitaires, bouscule la programmation initialement prévue en février ?
E.V-D. : Comme nous arrivons après les festivals de juin et avant Avignon, tous les projets prévus ont répondu présent pour la version estivale. Seuls quelques lieux partenaires changent, notamment à la faveur des conditions climatiques d’été qui permettent d’envisager des spectacles ou master class en extérieur. Du coup, nous accueillons de nouveaux sites comme les Jardins suspendus et le Fort ! L’Artothèque fait aussi partie des nouveaux lieux de spectacle. De plus, Pharenheit s’intègre dans la saison estivale Un Été Au Havre, ce qui renforce son impact local, régional et national.
LH Océanes : Vous vous attendez donc à rencontrer un nouveau public ?
E.V-D. : Nous anticipons effectivement un public différent de celui des éditions d’hiver, ne serait-ce que parce que le public scolaire manquera à l’appel. En revanche, grâce à la visibilité offerte par Un Été Au Havre, nous espérons séduire un public nouveau, en plus de nos fidèles festivaliers. Notre politique tarifaire très attractive va y contribuer : outre que près de la moitié des propositions sont gratuites, nous avons un pass Pharenheit à 9 € pour trois spectacles, et des tarifs individuels de 3 à 12 € en fonction du lieu et des tarifs réduits. Notre grande chance est aussi d’ouvrir le 30 juin, date de fin des jauges réduites, si tout se passe bien.
LH Océanes : Quelle programmation attend le public ?
E.V-D. : Depuis sa création, Pharenheit a gagné en épaisseur et déborde du champ de la danse pour s’ouvrir à d’autres écritures chorégraphiques, voire théâtrales, ainsi qu’aux arts plastiques et aux installations vidéo. L’édition 2021, ce sont quinze projets artistiques dont six créations, vingt-deux représentations, des Masterphares et une large place à la jeune chorégraphie. Je crois que le cocktail estival sera savoureux !