Guillaumit, artiste visuel

  • lehavre.fr : Comment est né votre projet artistique pour Une Saison Graphique ?

Guillaumit : Les organisateurs de la manifestation avaient remarqué une fresque murale que j’avais réalisée en région parisienne. Quand ils m’ont contacté, j’ai été ravi de rejoindre cet événement hyper repéré dans le milieu des graphistes. Pour autant, je n’étais venu au Havre qu’à deux reprises pour l’habillage visuel de concerts au Tetris et pour le festival Ouest Park. LH Océanes : Quel est votre parcours et comment décrivez-vous votre style ? Guillaumit : Je travaille depuis 20 ans dans le domaine de l’illustration, d’abord dans la vidéo-projection pour des artistes de musique électro avant de me lancer dans un travail à la commande plus personnel. Mon univers graphique est très inspiré des jeux vidéo Megadrive, d’où mes formes géométriques, proches du logo, ludiques et souvent ironiques. J’aime les grands aplats de couleurs, les formes simples et impactantes, avec un côté humoristique et un second degré assumé. Je pense que mon style parle à toutes les générations.

  • lehavre.fr : Est-ce l’esprit dans lequel vous abordez la création pour Une Saison Graphique ?

Guillaumit : Le projet s’appelle « Bitume Fantasy », l’idée étant effectivement d’apporter de la fantaisie sur les sols bitumés : des licornes et des trolls y prennent vie. J’ai travaillé avec des enfants du quartier de Caucriauville pour ce projet. Au début, j’ai visité les bibliothèques du Havre et je les ai trouvées tellement réussies et belles à l’intérieur que j’ai décidé de travailler sur leurs abords. L’esplanade devant la médiathèque de Caucriauville se prête à ce travail graphique. Lors d’un premier atelier avec une vingtaine d’enfants en mai dernier, j’ai expliqué ce que pouvait signifier la réalisation d’une fresque au sol et le rôle d’un illustrateur dans la ville. On a déambulé ensemble, avec des mètres et des craies, pour faire naître leurs idées. C’est à partir de ces idées que j’ai conçu notre projet de parcours d’obstacles, peint au sol sur 300 m².

  • lehavre.fr : Les enfants ont-ils aussi participé au chantier ?

Guillaumit : Autant que moi et mon autre peintre. Les travaux se sont déroulés sur plusieurs jours avec, chaque jour, une dizaine d’enfants différents. Leurs idées se déclinent également sur les parvis de trois autres bibliothèques : Martin Luther King et Anne de Graville en ville basse, Léopold Sedar Senghor en ville haute. Chaque fresque est aussi pensée comme un tapis rouge qui doit attiser la curiosité et inviter les habitants à pousser les portes des bibliothèques.

  • lehavre.fr : Avec la signalétique d’Un Été Au Havre, c’est donc un vrai parcours autour de vos œuvres qui a vu le jour…

Guillaumit : C’est par le plus grand des hasards que, en parcourant Le Havre lors de ma première visite, nous avons rencontré Jean Blaise, directeur artistique d’Un Été Au Havre. Après avoir écouté mon projet, il m’a proposé de créer les marquages au sol des circuits de découverte des œuvres exposées dans l’espace public. Quelle chance ! Je me suis amusé à créer des signaux clairs qui, à certains endroits, se sont mués en fresques. Cela génère donc un véritable dialogue entre les deux projets havrais. Ici, j’ai vraiment découvert une ville fascinante sur le plan architectural, surprenante à tous égards, différente des autres villes. Je l’ai trouvée tellement agréable que j’y ai emmené ma famille pour nos dernières vacances d’été.