Le langage et l’écriture, matières créatives avec Elsa Escaffre
Native de l’Aveyron, Elsa Escaffre a décidé de s’installer au Havre pour y créer. Après ses études aux Beaux-Arts de Lyon, elle opte en 2013 pour le master de Création littéraire proposé par l’Université et l’ESADHaR, école d’art et de design du Havre-Rouen. « J’y ai vu une opportunité de poursuivre mon travail plastique avec cette nouvelle matière qu’était l’écriture, aux côtés d’élèves issus d’études de lettres mais aussi de l’art, de la vidéo… », se souvient l’artiste. Son diplôme en poche, le langage demeure une source d’expérimentation littéraire et plastique. Sans Chichi, son tout premier roman paru aux éditions Christian Bourgois, devient ainsi un terrain de jeu, avec ses typographies, ses jeux formels, sa couverture, avant d’envisager des lectures-spectacles et pourquoi pas une animation filmée, en collaboration avec des vidéastes, comme pour les films d’explorateurs proposés au Muséum lors de la Saison australienne de 2021.
Porte-drapeau de la culture havraise
Elsa Escaffre aime animer des ateliers d’écriture ou des projets de médiation auprès de scolaires et autres publics partout en Normandie. Étroitement associée à la vie artistique locale, l’auteure plasticienne a rejoint l’an dernier la Bande des Havrais, initiative née dans le cadre d’Un Été Au Havre. Ces porte-drapeaux de la culture havraise sont invités en résidences extérieures pour stimuler leur créativité. « Accueillie d’août à novembre à la Cité internationale des arts de Paris, j’ai élaboré une installation sur le concept d’atelier-logement avec une amie artiste. » De retour à son atelier du Fort de Tourneville, Elsa Escaffre ne connaît pas la routine. Son lieu bruisse d’idées et de matières, qu’il s’agisse des feuilles de son livre, des matériaux divers utilisés pour créer des objets (comme ce futur jeu de fabrication de poèmes destiné à des élèves de CP), voire de céramique : « Cette technique inédite pour moi servira à approfondir les expérimentations autour des moulages réalisés lors de ma résidence à Paris. »
Entre objets de langage et écrits nourris d’arts plastiques, Elsa Escaffre fait de l’écriture une matière d’expression au-delà des frontières du livre.