Nos Reconstructions : la création participative pour (se) reconstruire dans la joie

  • lehavre.fr : Quelle est la genèse de Nos Reconstructions ?

Clémence Weill : En tant que comédienne et autrice arrivée au Havre depuis trois ans, le thème de la reconstruction s’est imposé dans mon écriture, la ville devenant un véritable personnage avec les mêmes problématiques qu’un être humain : comment se reconstruire, avec quelles cicatrices ? Ce sujet de création, objet d’entretiens et de recherches, faisait sens ici. Des infinités de reconstructions se côtoient, à travers l’incroyable diversité des quartiers, les nationalités qui y vivent, le port…

Laëtitia Botella : En tant que comédienne et metteuse en scène, j’anime un café littéraire itinérant pour aborder littérature et théâtre au plus près des habitants. Clémence et moi avons envisagé les reconstructions, qu’elles soient personnelles, collectives, familiales, sociales, amoureuses ou autres comme un thème à saisir collectivement. Nous avons imaginé cette formule de co-construction sur un temps de huit mois.

  • lehavre.fr : Comment s’organise un si vaste chantier ?

Clémence Weill : Déjà en s’appuyant sur un réseau de partenaires qui ouvrent leurs portes ou participent eux-mêmes au processus. Les compagnies Fabula Raza et Les Nuits Vertes, la Ville du Havre, Le Volcan, le théâtre des Bains-Douches, le conservatoire Arthur Honegger, le festival Terres de Paroles, le dispositif Lire au Havre, Normandie Livre & lecture, la Maison de l’étudiant, l’Atrium, le pôle Simone Veil ou encore Ouest Track Radio rendent ces Reconstructions possibles, avec le soutien de la DRAC Normandie. Grâce à eux, un programme de rendez-vous structure la démarche où règne une liberté sans limite.

Laëtitia Botella : Le projet repose sur six soirées publiques, dans six coins différents du Havre, réunissant habitants, associations, artistes et étudiants autour de thématiques liées aux reconstruction(s). À chaque soirée, un auteur (dont quatre qui ne connaissent pas Le Havre) est invité à partager sa découverte de la ville et échanger, avant de s’en inspirer pour écrire quinze minutes d’une pièce de théâtre qui s’enrichira ainsi après chaque soirée. En juin, la pièce écrite à dix mains sera jouée en public par des comédiens et des élèves de théâtre du conservatoire Arthur Honegger.

Clémence Weill : Chaque soirée est précédée d’un comité de lecture au sein duquel on échange sur des textes de l’auteur invité et d’auteurs contemporains, en lien avec la thématique de la prochaine soirée. Chacun peut y participer ou bien l’écouter en direct, puis en podcast, grâce à la radio Ouest Track.

  • lehavre.fr : Qu’espérez-vous de cette aventure collective ?

Laëtitia Botella : Nous espérons la plus large participation possible : tout le monde est invité à témoigner, écouter, apporter son histoire personnelle ou son opinion. Les Reconstructions sont faites pour et avec les habitants, l’objectif étant de faire découvrir des textes contemporains.

Clémence Weill : Notre approche est accessible à tous, loin du traditionnel rapport scène/salle. Des lieux inhabituels, dans différents quartiers, permettront d’ouvrir le jeu à tous les habitants qui le souhaitent. Chaque expérience compte, chacun peut apporter sa pierre à l’édifice.